La surveillance
des milieux
La production et la commercialisation d’huîtres et de moules de Méditerranée sont soumises à des règles et contrôles sanitaires stricts de la part de l’Etat mais aussi des professionnels pour garantir aux consommateurs une sécurité alimentaire optimale. Les incidents sont rares pour le coquillage d’élevage qui reste parmi les aliments les plus surveillés.
La qualité sanitaire des coquillages dépend intimement de la qualité de l’eau dans laquelle ils sont élevés. Dès 1923 les pouvoirs publics, en lien étroit avec la profession, instaurent des réseaux nationaux de surveillance renforcés dans les années 80 par une série de mesures pour sécuriser les coquillages commercialisés.
C’est ainsi qu’est né le Réseau National de Surveillance des Phycotoxines (Rephy) piloté par l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER). Sa mission est la surveillance d’éventuelles contaminations des coquillages par des toxines de microalgues afin de pouvoir au plus tôt prendre toutes les mesures de protection des consommateurs. Les phycotoxines, naturellement présentes dans le milieu via le phytoplancton et ingérées par les huîtres, peuvent être nocives pour l’homme. Trois espèces font l’objet d’une surveillance particulière sous nos latitudes : le Dynophysis, l’Alexandrium et les Pseudo-nitzschia. Des seuils d’alerte sont définis, et ils peuvent conduire à la suspension de la commercialisation.
En complément des phytoplanctons sont également surveillées les contaminations microbiologiques (E. coli) depuis 1989 dans le cadre du Réseau de Suivi Microbiologique (Remi) des zones de production avec des prélèvements réguliers et des analyses effectuées par les laboratoires vétérinaires départementaux. La contamination de l’eau par ces bactéries peut être d’origine humaine, ou tout simplement naturelle via les fientes d’oiseaux migrateurs se posant sur les tables. Un suivi microbiologique de la présence des bactéries dans des coquillages témoins est effectué chaque mois ou plus fréquemment en différents points des zones de production. Si la présence de bactéries dans les coquillages dépasse le seuil de tolérance fixé par les services de santé, la zone de production concernée fait l’objet d’une suspension préventive temporaire de la commercialisation.
Dès 1939, au vu de l’augmentation de la consommation des coquillages, l’Etat a mis en place un classement pour les zones d’élevage. Celui-ci a été modifié au fil du temps pour devenir de plus en plus exigeant à l’échelle européenne.
En méditerranée sont également déployés des dispositifs pilotes, c’est le cas de Vigithau sur le bassin de Thau qui permet d’anticiper les contaminations du milieu via les phénomènes pluvieux intenses et d’alerter par sms les professionnels.